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L’énergie
éolienne est l’énergie cinétique de l’air en déplacement dans une veine
de vent.
Cette énergie cinétique est transformé en énergie
mécanique grâce a des éoliennes ou a des aérogénérateur
(éolienne équipées d’un générateur électrique)
Parc
Eolien
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Plusieurs
aérogénérateurs peuvent être regroupés sur
un même site pour former un «parc d’aérogénérateurs» constituant
une «centrale éolienne», aussi appelée «ferme éolienne». L’énergie
éolienne, sous la forme d’électricité produite par des aérogénérateurs
sur les grands réseaux électriques interconnectés, est actuellement
la source d’énergie primaire qui croît le plus rapidement dans le
monde.
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En effet, la
puissance installée du parc mondial d’aérogénérateurs a été multipliée par
cinq aux cours des années 90 pour atteindre les 10 gigawatts*,
soit une croissance annuelle moyenne de 22%. Les activités industrielles
et de services correspondantes sont très importantes. Ainsi, les quelque
2500 MW produits par les nouvelles installations éoliennes dans le monde
en 1998 ont engendré un chiffre d’affaires
de plus de 17 milliards de francs (GF) et ont mobilisé plus de 50 000 emplois
directs et indirects à plein temps. À la fin du XXe siècle, les ventes mondiales
de courant électrique d’origine éolienne des producteurs indépendants aux
compagnies d’électricité ont dépassé les 10 GF/an
(*1 gigawatt
[GW] est égal à 1 000 mégawatts [MW], soit 1 milliard de watts [W])
Toutes
les applications de l’énergie éolienne doivent prendre en compte les spécificités
du gisement éolien. En effet, le vent a des caractéristiques extrêmement
variables :
– sa direction et sa vitesse varient d’un site à un autre et, pour un
site donné, sa vitesse dépend de l’altitude considérée et des perturbations
locales engendrées par la rugosité du sol et la présence de masques plus
ou moins importants (végétation, constructions, etc.)
– les caractéristiques du vent, notamment sa vitesse, varient dans le
temps : variations brusques pour les phénomènes de turbulence, variations
horaires, journalières et mensuelles dues aux effets de températures (jour/nuit,
saisons), variations pluriannuelles dues à celles du climat.
La production d’une installation éolienne dépend très fortement de la
qualité du gisement éolien disponible, c’est-à-dire de la vitesse annuelle
moyenne du vent à la hauteur du moyeu, et un soin particulier doit être
apporté au choix du site d’implantation et à la détermination des caractéristiques
du gisement éolien local. Différents outils sont disponibles à cet effet
:
– des «atlas éoliens» à grande échelle peuvent servir à prédéterminer
les régions suffisamment ventées
– l’examen des mesures sur une longue période d’une station météorologique
voisine et des logiciels appropriés permettent d’extrapoler les caractéristiques
du vent du site étudié en prenant en compte le relief et les conditions
d’implantation locales
– enfin, une campagne de mesures d’au moins six mois sur le site étudié
est indispensable pour valider et affiner l’extrapolation précédente.
On peut ainsi déterminer une courbe expérimentale de répartition des vitesses
du vent dans l’année. On en déduit la répartition statistique théorique
qui donne la meilleure approximation. La puissance P (en watts) d’une
veine de vent stable de surface S (en m2) et de vitesse V (en m/s) est
: P = 0,5 dSV 3, d étant la masse volumique de l’air (1,225 kg/m3 au niveau
de la mer et à 15 0C). Connaissant le nombre d’heures annuel de chaque
classe de vitesse de vent, on en déduit l’énergie cinétique d’une veine
de vent de 1 m2 et la puissance cinétique moyenne de cette veine de vent
sur l’année.
Les
baisses de coût du kilowattheure éolien sur réseau (moins de 0,4 F/kWh en
1997 sur un bon site, au lieu de 2 F/kWh au début des années 1980) qui ont
résulté de ce développement et celles qui sont en cours et prévisibles (0,26 F/kWh
en 2005 sur un bon site) laissent bien augurer de la pérennité du développement
de ce marché sur le long terme.
Les
impacts de la production d’électricité éolienne sur l’environnement sont
très faibles et uniquement locaux (visibilité dans le paysage, perception
auditive limitée à une distance de 200 à 800 m selon les cas), alors que
ses bénéfices pour l’environnement local, régional et planétaire sont importants
puisqu’un parc d’aérogénérateurs n’émet ni polluants
ni gaz à effet de serre et qu’il ne génère pas
de déchets. Enfin, les aérogénérateurs en fin de vie peuvent
être démantelés et recyclés aisément et le site peut être remis à l’état
naturel ou agricole sans dépenses notables, puisque les fondations et les
accès d’une ferme éolienne moderne ne représentent que de 1 à 2% de sa surface.
L’aérogénérateur
ne peut pas extraire la totalité de l’énergie cinétique du vent :
1°) La limite de Betz, qui démontre que la puissance maximale extractible
d’une veine de vent stable est au maximum de 59% de la puissance théorique.
2°) L’aérogénérateur a un rendement global, par rapport à cette limite
de Betz, inférieur à 1.
3°) Il ne fonctionne que pour des vitesses de vent comprises entre 3-4 m/s
et 21-25 m/s. L’énergie annuelle qu’il produira ne sera donc que de 20 à
33% de l’énergie cinétique du vent.
Le plan Éole 2005,
lancé en 1996 en France par le ministère de l’Industrie et fondé sur des
appels à propositions de la part d’E.D.F. en vue d’installer de 250 à
500 MW avant 2005, a bien permis de déjà sélectionner officiellement des
projets représentant 123 MW, mais la réalisation de ceux-ci doit s’étaler
sur plusieurs années. Ainsi, de 1999 à fin 2000, environ 40 MW issus de
nouveaux projets éoliens devraient être connectés au réseau en France
continentale (Languedoc-Roussillon, Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes),
en Corse et dans les D.O.M.-T.O.M.
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La remarquable
percée de l’énergie éolienne
Le succès de l’énergie éolienne est dû tout d’abord à des progrès techniques
considérables. Un aérogénérateur moderne n’a plus grand-chose à voir avec
les moulins à vent ou les petites éoliennes de pompage que l’on voit encore
dans les campagnes. C’est une machine qui doit être à la fois robuste,
sophistiquée et «attirante». Robuste, car elle doit être conçue pour une
durée de vie minimale de vingt ans dans les pires conditions d’exploitation,
c’est-à-dire sur les sites les plus ventés possibles, et cela tout en
étant les plus grandes machines tournantes jamais construites en série
par l’homme (elles peuvent atteindre 80 m de diamètre). Sophistiquée,
car une telle machine doit toujours pouvoir produire avec le maximum de
rendement possible ou se mettre en sécurité automatiquement et
sans surveillance locale quelles que soient les conditions de vent (direction,
vitesse, turbulence, rafales) et quels que soient les impératifs imposés
par le réseau électrique: régulation de la puissance et de la fréquence,
absence de perturbations électriques, déconnexions pour raisons de sécurité.
Attirante, car par définition cette machine devra être installée en plein
air, typiquement sur un mât de plus de 40 mètres de hauteur. Son
insertion dans le paysage doit donc être facilitée par un aspect visuel
élégant et majestueux, par un fonctionnement silencieux et par
l’absence d’infrastructures connexes (transformateurs, locaux techniques,
lignes électriques, clôtures...). Les défis correspondants ont été
progressivement relevés en à peine deux décennies par l’industrie éolienne,
et le gisement de progrès encore possibles est loin d’être épuisé.
On peut ainsi citer les principaux résultats suivants:
– La taille des aérogénérateurs (et donc la puissance électrique nominale
et la production annuelle qu’ils peuvent fournir) s’est accrue très rapidement.
Ainsi, les machines installées en Californie au début des années 1980
par l’industrie éolienne danoise ou américaine étaient d’un diamètre inférieur
à 18 mètres et d’une puissance limité à 100 kW. Elles devaient
donc être installées en très grand nombre en «fermes éoliennes», avec
un impact visuel très désagréable du fait de l’impression d’accumulation
qui en résultait. Le standard des machines est passé en 1991 à 300 kW
(environ 30 m de diamètre) et, dès 1995, à 600 kW (44 m de diamètre).
L’étape des 750 kW (environ 50 m de diamètre) est encore d’actualité
pour les sites où de grandes machines ne seraient pas faciles à installer,
mais ces dernières (de 60 à 66 m de diamètre pour des puissances de
1 à 1,7 MW) sont déjà fabriquées en série et ne semblent pas poser de
problèmes spécifiques d’insertion dans le paysage, du moins en régions
de plaines. Au-delà, compte tenu des contraintes de transport et d’insertion
paysagère, les aérogénérateurs de grande puissance en cours de développement
(de 2 à 3 MW, plus de 70 m de diamètre) seront plutôt destinés aux installations
offshore, c’est-à-dire situées dans les zones côtières de profondeur
d’eau de moins de 20 mètres. Outre les gains en productivité par machine
et la forte diminution du nombre de machines pour une production donnée
d’énergie, une des conséquences de l’augmentation de la taille des aérogénérateurs
est la diminution de leur vitesse de rotation, contribuant à donner un
aspect «majestueux et calme» à leur fonctionnement. – La disponibilité
des aérogénérateurs, c’est-à-dire la proportion du temps où ils peuvent
fonctionner quand le vent souffle, est maintenant couramment comprise
entre 98 et 99 % en moyennes annuelles. Cela traduit un excellent
niveau de fiabilité. – La productivité des aérogénérateurs s’est considérablement
accrue. Ainsi, alors que les premiers aérogénérateurs installés au
début de la décennie 1980 au Danemark produisaient moins de 500 kWh
par an et par mètre carré balayé, la productivité de ceux qui ont
été installés après 1996 sur les mêmes sites est supérieure à 1
000 kWh/an.m2. Cette forte progression de la productivité est due
à la fois à l’augmentation des performances des machines (progrès sur
les profils aérodynamiques des pales et sur les modes de régulation de
la puissance électrique en fonction de la vitesse du vent) et, comme on
l’a dit, aux gains en fiabilité et donc en disponibilité. – Le bruit
émis par les aérogénérateurs a fortement diminué. En particulier,
les bruits d’origine mécanique ont été quasi éliminés, et les bruits d’origine
aérodynamique (créés par la circulation de l’air autour des pales) ont
été fortement limités en soignant la forme des pales, en particulier leur
extrémité, l’endroit où peuvent se créer des tourbillons. Ainsi, les parcs
éoliens sont implantés en Europe en respectant des réglementations sévères.
Par exemple, au Danemark, le niveau maximal de bruit ne doit pas
dépasser 40 décibels au droit des habitations les plus proches en milieu
urbain. En France, la réglementation impose que le dépassement de bruit
dû à la présence d’un parc éolien ne dépasse pas 3 décibels la nuit. Ces
conditions sont respectées lorsque les habitations se trouvent à plus
de 300 à 500 mètres des machines les plus proches.
Le retard
français
Bien que l’énergie éolienne soit déjà employée pour la production d’électricité
sur réseaux dans plus de cinquante pays dans le monde, de grandes
disparités existent dans son utilisation. Ainsi à la fin de 1998, 82 %
du parc mondial, qui représentait alors 9 840 MW était encore concentré
dans seulement cinq pays: l’Allemagne (2 874 MW), les États-Unis
(1 952 MW), le Danemark (1 450 MW), l’Inde (968 MW) et l’Espagne
(834 MW). L’Europe possédait ainsi 66 % du parc mondial à la fin de 1998,
après avoir dépassé, au début de la décennie de 1990, l’Amérique du Nord,
longtemps en tête mais qui ne représente plus que 20% de ce parc, le reste
(14%) se trouvant principalement en Asie, notamment en Inde et en Chine.
En France, bien que la première ferme éolienne de 2 MW soit opérationnelle
depuis 1993 à Port-la-Nouvelle (Aude), le parc installé à la fin de
1998 n’était que de 19 MW, le parc éolien de Sallèles-Limousis (Aude),
avec ses dix machines de 750 kW, étant actuellement le plus important.
Des incitations
économiques et politiques
Aux progrès techniques, sont venues s’ajouter des baisses de coûts des
matériels et des installations qui, combinées avec les augmentations de
productivité, ont abouti à de fortes chutes du prix de revient du kilowattheure
produit. Celui-ci est passé, sur un bon site éolien, d’environ
2 F/kWh au début des années 1980 à 0,45 F/kWh au début des années 1990
(cas du premier parc éolien français de 2 MW installé en 1993 à Port-la-Nouvelle,
dans l’Aude). Bien sûr, ce prix de revient dépend fortement de la qualité
du gisement éolien disponible. On devra donc se méfier des affirmations
péremptoires, qu’elles soient du genre «l’énergie éolienne est maintenant
rentable par rapport à l’électricité produite par les centrales conventionnelles»
où, à l’inverse, «l’énergie éolienne ne sera rentable qu’à très long terme».
La figure montre bien que la réalité est plus complexe. Enfin, il ne
faut pas confondre le prix de revient et le prix de vente du kilowattheure
éolien. Ce dernier doit bien sûr être supérieur au prix de revient, afin
de dégager une marge qui permettra à l’industrie éolienne de financer
la recherche, le développement et les investissements de production et
de commercialisation rendus indispensables par la compétition maintenant
féroce sur un marché mondial en forte expansion. C’est ce qu’ont bien
compris les pays leaders dans ce secteur. On les reconnaît facilement
sur la figure , qui détaille la dynamique de croissance de l’énergie éolienne
dans les dix pays les plus actifs en ce domaine et en France de 1995 à
1998. Les trois pays leaders (l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne)
sont justement ceux qui ont choisi, durant la décennie de 1990, de subventionner
la production d’énergie éolienne, non pas via des déductions fiscales
comme en Californie, ni sous forme de subventions à l’investissement initial
comme cela s’est pratiqué dans les années 1980, mais sous forme de tarifs
bonifiés pour le kilowattheure éolien. Les tarifs moyens de vente du
kilowattheure qui en résultent en 1999 vont de 0,46 F en Espagne à 0,55 F
au Danemark et en Allemagne, à comparer à une moyenne d’environ 0,33 F
pour les projets sélectionnés dans le cadre du programme Éole 2005.
Ces tarifs et des dispositions réglementaires et légales associées ont
permis, d’une part, d’exploiter des sites facilement disponibles et accessibles
et, d’autre part, d’attirer des investisseurs privés locaux: agriculteurs
installant des aérogénérateurs sur leurs terrains, coopératives d’investisseurs
locaux, producteurs indépendants d’électricité, et aussi, mais très marginalement,
des compagnies d’électricité désireuses d’acquérir une expérience et une
compétence en énergie éolienne. En retour, ces dispositions ont permis
de créer des marchés nationaux suffisamment importants pour permettre
soit de conforter une industrie nationale largement exportatrice (cas
du Danemark), soit de créer une industrie nationale capable de se mesurer
aux compétiteurs internationaux à partir de ses propres produits ou à
même de procéder à des transferts de technologies en position de force
et en pouvant donc imposer des investissements et des créations d’emplois
dans les régions concernées (cas de l’Allemagne et de l’Espagne). En
comparaison, les pays qui, comme la Grande-Bretagne, la France et l’Irlande,
ont choisi une stratégie de développement par fixation de quotas correspondant
à des procédures de mise en compétition des investisseurs potentiels au
niveau des tarifs de vente demandés n’ont pas réussi à ce jour à obtenir
des résultats probants en termes de parc installé et de création d’activités
industrielles. En effet, le premier groupe de pays a un parc installé
à la fin de 1998 de plus de 5 000 MW, contre seulement 400 pour les trois
autres pays cités. L’écart est encore plus parlant pour les nouvelles
installations en 1998 (1 349 MW à comparer à 35 MW), ou encore en puissance
installée par habitant: 40 watts par habitant en moyenne (avec un record
de 277 W/habitant au Danemark!) contre 3,4 pour le second groupe
(dont 0,3 W/habitant dans le cas de la France). Ces disparités
n’ont bien sûr rien à voir avec la qualité des gisements éoliens, puisque
ceux du Royaume-Uni et de la France sont respectivement les premiers et
deuxièmes de l’Union européenne (avec un potentiel techniquement exploitable
dans le cas de la France de plus de 60 TWh à terre et de 100 TWh en mer
peu profonde). Bien sûr, les politiques de promotion de l’énergie éolienne
par la bonification des tarifs de vente du kilowattheure produit ont un
coût. Mais il convient d’abord de mettre en balance ce coût avec les bénéfices
résultant des emplois créés, des exportations et des réductions de pollutions.
Dans le cas de l’Allemagne, il a été calculé qu’avant d’enregistrer ces
bénéfices, notamment ceux qui résultent de la création de 15 000 emplois
en dix ans, ce coût serait de 35 F/an et par ménage pour passer d’une
contribution de 1 % de l’énergie éolienne à la consommation nationale
d’électricité actuelle à 5 % en 2007 (soit 12 GW installés et 22 TWh produits).
Enfin, ce coût doit aussi être apprécié par rapport aux enjeux futurs.
Le premier enjeu est de se donner les moyens effectifs pour atteindre
l’objectif affiché par l’Union européenne de faire passer la contribution
des énergies renouvelables en Europe de 6 % en 1995 à 12 % en 2010, avec,
dans le cas de l’énergie éolienne, une contribution affichée à hauteur
de 40 GW à cet horizon. Le second enjeu est de savoir prendre les
dispositions adéquates pour «tenir son rang» au niveau de la compétition
industrielle et commerciale acharnée qui se dessine sur le court et le
moyen terme, compte tenu de l’importance à venir des marchés éoliens :
ainsi, selon les meilleures études de marché disponibles, le chiffre
d’affaires de l’industrie éolienne cumulé sur la période 1999-2003, serait
de 18 milliards d’euros et, sur la seule année 2008, les quelque 11 GW/an
installés représenteraient plus de 10 milliards d’euros. Enfin,
sur le long et le très long terme, il est probable que l’énergie éolienne
deviendra rapidement au XXIe siècle la troisième
filière de production d’électricité primaire dans le monde, à la
fois en marchés annuels et en contribution énergétique. Savoir prendre
les bonnes décisions pour être présent avec les meilleurs atouts possibles
dans cette compétition est donc bien d’actualité et de toute première
importance.
La filière
éolienne
La production d’électricité sur réseaux est ainsi devenue la principale
application de l’énergie éolienne. C’est maintenant une activité industrielle
et commerciale à part entière et en forte croissance : + 19 p. 100 par
an d’électricité produite de 1988 à 1995, année où la production mondiale
a dépassé les 9 TWh et où le marché mondial a dépassé le gigawatt, menant
à un parc mondial de plus de 5 GW. Les baisses de coût du kilowattheure
éolien sur réseau (moins de 0,4 F/kWh en 1997 sur un bon site, au lieu
de 2 F/kWh au début des années 1980) qui ont résulté de ce développement
et celles qui sont en cours et prévisibles (0,26 F/kWh en 2005 sur un
bon site) laissent bien augurer de la pérennité du développement de ce
marché sur le long terme. D’autant qu’il s’avère que cette application
n’est pas réservée aux pays industrialisés. Ainsi, l’Inde avait réussi
à installer un parc d’aérogénérateurs reliés au réseau de plus de 800 MW
à la fin de 1996, alors que son objectif initial en 1990 n’était que de
500 MW pour la fin du XXe siècle! De plus, les impacts de la production
d’électricité éolienne sur l’environnement sont très faibles et uniquement
locaux (visibilité dans le paysage, perception auditive limitée à une
distance de 200 à 800 m selon les cas), alors que ses bénéfices pour l’environnement
local, régional et planétaire sont importants puisqu’un parc d’aérogénérateurs
n’émet ni polluants ni gaz à effet de serre et qu’il ne génère pas de
déchets. Enfin, les aérogénérateurs en fin de vie peuvent être démantelés
et recyclés aisément et le site peut être remis à l’état naturel ou agricole
sans dépenses notables, puisque les fondations et les accès d’une ferme
éolienne moderne ne représentent que de 1 à 2% de sa surface. Les autres
applications de l’énergie éolienne sont moins importantes en termes de
marchés et d’activité industrielle, bien qu’elles répondent aux besoins
de nombreuses populations.
Citons:
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– Le pompage d’eau au moyen d’éoliennes multipales, encore très répandu
dans les pays ou les zones agricoles ne disposant pas de réseau électrique
dense. Cependant, les progrès rapides du pompage photovoltaïque de l’eau
rendent l’extension de cette application éolienne peu probable sur le
long terme, malgré des efforts importants consacrés à sa modernisation
dans les années 1980.
– La recharge de batteries pour fournir de l’électricité de base (éclairage,
radio, petit poste de télévision) à une famille isolée, au moyen de petits
aérogénérateurs de moins de deux mètres de diamètre, très répandue en
Chine et en Mongolie (plusieurs centaines de milliers d’équipements, y
compris chez les populations nomades). L’extension et la généralisation
de cette application sont cependant freinées par la faiblesse du pouvoir
d’achat des populations concernées et la concurrence des petits systèmes
photovoltaïques.
– L’alimentation de petits réseaux électriques isolés par des systèmes
hybrides éolien-diesel, où des aérogénérateurs de 10 à 100 kW peuvent
produire une part importante de l’énergie annuelle. Cette application
a un potentiel mondial très important (îles, pays en développement), et
de nombreuses opérations pilotes ont été réalisées avec succès dans les
années 1990, y compris en France, sur l’île de la Désirade en Guadeloupe.
Cependant, la rentabilité de ces projets est limitée par le faible coût
actuel des combustibles fossiles et par le manque de financements adéquats
dans les pays en développement pour compenser les surcoûts d’investissement
initial.
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